Moi je t'offrirais des perles de pluie*

Publié le par Mehdi T

undefinedPourquoi l’avènement de la pluie dans les villes bouscule les passants qui s’empressent, cherchant à se réfugier sous un abri, tandis que d’autres déploient les griffes palmées de leur parapluie ? Alors que tout en elle nous fascine : sa musique, ses rideaux, ses volumes, sa force, son envergures… On ne peut rester hermétique, imperméable à ses avatars protéiformes, ses existences ou ses absences. Le Dictionnaire de la pluie a recueilli l’étendue de ses nuances et de ses évocations (incantations ?). Des trombes de textes forment ainsi, ça et là, au hasard des pages, des flaques de poésie, quelques gouttes de nostalgie (quand la pluie flotte comme une île dans un océan de sécheresse), des citations d'auteurs inspirés (Apollinaire, Zola, Khayyam, Tolkien, Brassens...). Un semblant d’inventaire effleurant et fleurant l’érudition qui nous mène d’antipode en antipode, au grès des nuages et des vents, dans les moindres recoins de la contemplation. Le passé, le quotidien, les légendes, les mythes, les expressions, les dictons, arrosent abondamment ce sujet intarissable et changeant. La lecture du Dictionnaire de la pluie nous offre de quoi occuper les saisons sèches que le réchauffement de la planète nous promet. Un petit coin de paradis qui se passe de parapluie.

Dictionnaire de la pluie, Patrick Boman, Seuil 2007.

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Jacques Brel (Ne me quitte pas).

Illustration fortuite: les Vacances de Hegel, René Magritte, 1957.

Publié dans Lecture

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